« Souviens-toi de la fragilité des choses humaines. » Fénelon
En ce monde, toutes nos œuvres sont frappées d’impermanence. Quels que soient nos efforts pour les faire durer, ils sont vains. Au-delà de nos œuvres, c’est nous qui sommes impermanents. Notre passage dans cette vie est très court. Sitôt né, la première et la seule certitude qui nous lie est que la fin est inéluctable, nous avançons vers elle sans fuite possible. Nous sommes tous en sursis et dans notre développement psychique, un des passages les plus difficiles à franchir après en avoir pris conscience est l’acceptation du fait incontournable de notre prochaine mort. Il en ressort le besoin impérieux de réussir à vivre sans angoisse avec cette connaissance. Notre société occidentale moderne nous conduit à fuir cette confrontation. Elle nous maintient dans l’illusion d’une solution médicale ou technologique possible à ce problème qui n’en est pas un. On s’échappe dans une course effrénée à l’activité. Cette société n’a à offrir que le rejet des instants de silence qui pourraient nous conduire à envisager pour nous-mêmes notre mort prochaine, à mesurer la vacuité de nos gesticulations. Le mouvement général nous conduit à confondre l’être et l’avoir. Une vie heureuse se reconnaitrait à l’affichage ostentatoire de ses possessions et de son niveau de pouvoir sur les autres. Le courant de vie est détourné et nous n’existons plus dans le présent.
De nouvelles voix se font entendre, à contre-courant, celles de la décroissance, de la sobriété heureuse, de la nécessité de ne plus courir après le néant des possessions. Bravo. Je préconise au contraire de la frénésie et de l'agitation, illusion de vie heureuse, l'éloge de la lenteur, la saveur de ce qui provoque l'ennui chez ceux qui ont coupé le lien avec eux-mêmes. La seule cause de l'ennui est l'absence de lien avec notre être intérieur. Savourez ces instants de silence, de paix, entrez aux églises, au temples, dans la forêt, au bord de l'océan et laissez s'évanouir les bruits de la ville. Retrouvez-vous face à vous même. C'est la plus belle rencontre à faire dans sa vie. Et si on cessait de s'éparpiller à l'extérieur de soi pour découvrir enfin la richesse de notre monde intérieur. Une vie bien remplie n'est pas une vie débordante et agitée mais une vie remplie de compassion et d'écoute de soi (de son être intérieur et non de ses lubies) et des autres.
En ces temps difficiles, je vous souhaite le meilleur.
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