albarede

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« Ce à quoi vous résistez persiste. » Carl Gustav Jung

 

C'est là un des paradoxes de la nature humaine. Les efforts consentis pour résister aux aspects qui nous déplaisent dans notre nature ne font que les renforcer. Il s'agit d'un phénomène proche de celui de la résistance au changement. Le système s'équilibre, l'énergie employée à résister mobilise en réaction la même quantité d'énergies qui neutralise nos efforts. Jung nous apprend là que la lutte contre nos pulsions est le meilleur moyen de ne pas avancer et de les renforcer.

Voici la racine de la compréhension du lâcher-prise. Ce n'est pas en luttant contre ce que nous estimons être le mal qu'on le réduit, au contraire, on le légitime, on le renforce et on le nourrit. On en fait une sorte de kyste et plus on l'attaque, plus il s'implante, étend ses racines et se développe.

Que faire alors ?

Abandonner la complexité, sortir de la lutte et du calcul. Prendre une position d'observateur la plus neutre possible de ce qui se passe. De nombreux conflits intérieurs proviennent de notre histoire ou de celles de nos ascendants, de nos conditionnements. Ils n'appartiennent pas au présent. Nous sommes libres de ne plus les porter. Nous ne sommes pas là pour réparer les erreurs de la lignée qui a conduit à nous. Cette volonté de redresser le passé transmet le boulet à nos proches et à notre descendance sans pour autant résoudre des problèmes qui ne sont plus dans le présent. Nous pouvons avoir conscience de cet "héritage", savoir qu'il existe et nous en détacher.

Oui nous avons la liberté de ne pas nous engluer dans une sorte de réparation qui ne répare rien du tout. Il s'agit là d'une influence malsaine de la morale chrétienne qui tend à faire de nous des sauveurs y compris contre la volonté de ceux que l'on prétend aider en les privant de leur cheminement personnel. En les dépossédant de leur chance d'évoluer car ce que nous construisons pour eux ne leur appartiendra jamais.

La neutralité n'est pas la froideur ni une posture de supériorité sur nous-même ou sur les autres. C'est être présent sans jugement et avec bienveillance.

Notre ego n'est pas quelque chose d'inférieur qu'il faudrait mépriser. C'est notre outil pour vivre cette vie, il est précieux. Notre travail est de calmer ses peurs et celles de notre corps physique, de notre corps émotionnel pour y installer la joie légitime que procure la paix intérieure. Cette paix émane d'elle même, nous n'avons pas à la forcer, juste à cesser de résister, cesser de planifier de corriger le monde et ses habitants. Se mettre enfin au travail sur soi, là, maintenant, sans trouver d'excuse pour différer. Et ce travail consiste à laisser la paix s'installer en nous, sans intervention de l'ego autre que de regarder ce qui se passe sereinement.

En ces jours agités, je vous souhaite d'abandonner la résistance au courant de vie, de trouver votre paix, autant dire le meilleur.



04/02/2017
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