Réflexions
De l'incarnation, vision du Vedanta
Les indous, dans le Vedanta proposent une explication intéressante pour décrire le processus d’incarnation qui a été reprise par les théosophes, je crois utile de la présenter ici, elle m’a beaucoup aidé à accepter mon incarnation. Selon cette vision de l’être, le principe de vie en chacun est porté par un corpuscule immatériel le « Jiva » qui a choisi pour venir dans la matière de se lier avec un atome primordial, le « Jivatma » appelé atome-germe ou corps atmique par les spiritualistes occidentaux.
Ce principe est le support de l’Etre en nous, le principe spirituel le plus élevé qui accompagne et vivifie l’individu dans ses pérégrinations, c’est la pulsion de vie. Une fois cette fusion opérée, le Jivatma reçoit et sent la vibration de tous les êtres vivants de l’univers et il émane de lui un flux de compassion pour eux. C’est la naissance du corps bouddhique qui ne sait manifester que de l’amour et de la compassion, chez les spiritualistes chrétiens, ce corps est appelé corps Christique et son taux de vibration et comparé à celui du Soleil. Le contacter correspond pour un humain à ce qui est appelé dans les sciences occultes et par les spiritualistes atteindre l’illumination (ce n'est pas un flash mais un état quasi permanent).
Dans sa descente vers la matière le Jiva va s’envelopper de couches de plus en plus denses et prendre corps dans le domaine dit éthérique puis dans le domaine physique, les corps liés à l’égo se manifesteront plus tard. L’entrée dans un corps physique repose sur la construction d’une trinité d’atomes liés entre eux par « une corde d’argent ». Dans cette trinité, on trouve en premier et maître de l’œuvre l’atome-germe, puis un atome offert par chacun des parents et transmis dans l’ovule de l’une et le spermatozoïde de l’autre. La fécondation est effective dès que la corde d’argent est tressée entre eux, sous l’impulsion du Jivatma.
Le don de ces deux atomes place nos parents sur un pied d’égalité avec ce qu’il y a de plus élevé en nous. Nous leur devons reconnaissance et respect pour ce cadeau inestimable sans lequel nous n’aurions pas pu nous incarner. Nous avons le devoir de contacter et de valoriser cette part que nos parents nous ont léguée. Ce point est essentiel et conditionne notre capacité à nous élever spirituellement.
Cette liaison qui doit être équilibrée entre ces trois atomes est fondamentale pour le développement et la vie de l’être humain. A sa mort, la corde est brisée et le Jivatma libère les deux autres atomes avec lesquels il a construit et animé le corps physique utilisé pour cette vie et devient disponible pour poursuivre son pèlerinage dans la matière. Ce lien avec nos parents est donc indéfectible durant notre incarnation. Après la conception, par effet de miroir, l’individu qui se matérialise est dans un état de conscience proche du coma, son corps physique et son double énergétique (dit éthérique) se constituent sans sa participation consciente ou active.
Après l’accouchement, l’égo se constitue, la personnalité se construit sur la base de trois corps qui comme le corps physique et son double éthérique sont provisoires et seront dissous après l’incarnation. On peut diviser en trois éléments ou corps cette part de l’humain. En premier, le corps émotionnel qui comme son nom l’indique est le siège des émotions et des sentiments qui influencent et constituent une partie de notre personnalité. En second, on rencontre le corps mental, siège de la réflexion, de la spéculation mentale et de la construction des réponses que nous établissons aux événements extérieurs qui guident nos réactions, induisent nos peurs et orientent nos choix.
Troisième élément constitutif de notre personnalité, le corps causal où se trouvent le savoir vrai et la connaissance. Il fixe et enregistre les fruits karmiques résultant de notre existence. Il est le domaine de l’abstraction, lors de la méditation, quand le mental est au repos, que l’on a dépassé le stade de la spéculation intellectuelle, c’est dans un premier temps le corps causal qui œuvre et conduit les opérations pendant que la conscience se contente d’être témoin de ce qui arrive.
Dans de nombreux cas, il est précisé que le corps causal suit le Jivatma d’une incarnation l’autre puisqu’il porte le karma de l’être, il est aussi de nature mortelle, mais ne serait pas abandonné et serait utilisé tout au long du cycle d’incarnations et conservé d’une vie sur l’autre. Normalement son contenu est étanche et inaccessible aux états de la conscience ordinaire. Il arrive que des traumatismes fissurent cette séparation et que des souvenirs prénataux surgissent, voire même des souvenirs nettement plus anciens. Le sujet ne comprend pas toujours ce qui lui arrive et a le plus souvent de grandes difficultés à interpréter ces visions.
La trinité d’atomes de base ne peut pleinement donner libre cours à sa puissance que s’il y a en conscience une harmonie pleine et entière et un amour inconditionnel envers les deux atomes fournis par les parents. La première et principale mission de chacun sur terre est de réduire ce qui entrave sa relation de reconnaissance envers ses parents et de leur exprimer son amour pour eux. Il n’est pas possible de s’accomplir et d’atteindre une paix intérieure durable en étant en conflit avec ses parents ou avec leur image, le flux énergétique ne s’écoule pas harmonieusement entre les atomes de la trinité, ce qui bloque l’accès à l’Etre en nous.
Une part du travail spirituel de développement personnel repose sur l’acceptation et l’installation des principes masculin et féminin en nous à partir de la reconnaissance de ces deux atomes qui matérialisent pour l’un notre père, pour l’autre notre mère intérieurs qui ont pour rôle de prendre soin de notre enfant intérieur lié à l’atome-germe. Il s’agit là du déploiement des deux serpents du caducée d’Hermès le trismégiste, de chakra en chakra, de part et d’autre de la colonne vertébrale, véritable montée de Kundalini.
Ainsi dans le travail et la recherche spirituelle, l’élévation et le contact avec le divin se produisent par l’harmonisation intérieure des composantes de notre être. Ce processus permet de transmuter la personnalité sans effrayer l’égo qui étant rassuré sur son sort accepte le chantier de transformation et y participe sans éprouver la peur de mourir qui paralyse les travaux de nombreux spiritualistes occupés à se battre contre lui. Le principal piège pour tout disciple spirituel est de partir en guerre contre son égo. Il dépense alors vainement ses énergies à lutter contre lui-même et s’épuise en risquant de provoquer des réactions de défense violentes le conduisant à la schizophrénie, la paranoïa ou la folie.
Lorsque les liens entre les trois atomes sont actifs et harmonisés, tout le corps est contaminé par le taux de vibration qui influence de proche en proche toutes les cellules qui nous constituent par transmission harmonique du taux de vibration de ces atomes. Le plus souvent, ils sont gênés dans leur expression et la corde d’argent est entravée et nouée, ne permettant pas aux atomes de la trinité de s’exprimer pleinement. Dans les moments de grande joie et de paix, il leur arrive de communier et alors on se sent légers et transportés. Aucun obstacle ne semble pouvoir exister.
Le résultat attendu du travail spirituel est de rendre permanente cette sensation de plénitude de l’être, de maintenir le lien entre les composantes de la trinité intérieure qui impulse son taux de vibration à tous les chakras qui s’ouvrent et rayonnent comme de véritables soleils, permettant de puissants échanges énergétiques entre les corps qui nous constituent. On parle de travail spirituel, mais assez vite, le bien-être et l’amélioration dans la conduite de notre vie font qu’il s’agit d’une véritable passion, on ne se contraint pas, on recherche les moments disponibles pour pouvoir contacter cette sensation très agréable en visant qu’elle soit permanente, ce qui est très difficile en étant intégré à notre société.
En ce joli jour, je vous souhaite d'accueillir dans la paix et la joie cette présence de vos parents en vous, autant dire le meilleur.
Notre point commun : notre court passage sur cette Terre
Il est naturellement nécessaire de respecter et d’entretenir convenablement son corps, nous ne sommes pas de purs esprits, mais nous ne sommes pas non plus seulement ce corps que nous habitons pour quelques années. Il nous est impératif de le domestiquer, d’apprendre à vivre avec et d’accepter de le voir vieillir, c’est un des poisons de notre vie, nous avons tous à le sublimer sous peine d’en souffrir.
La mort, ou plutôt la perte de la vie physique nous effraie tous à des degrés différents. Le plus souvent l’issue paraît suffisamment éloignée pour repousser cette peur assez loin de la surface de notre conscience et laisser dominer une impression d’immortalité et d’invulnérabilité relatives dans le présent permettant de fuir la terreur dans laquelle se trouve dans notre égo la part de nous consciente de cette échéance.
Nous disposons de la vie, jour après jour pour être confrontés à cette idée de fin inéluctable, chacun s’y adapte en fonction de ses expériences et de ses croyances. Quelle que soit cette croyance, le corps est toujours condamné, si un principe de vie poursuit son cours, c’est sans ce corps dont la matière sera recyclée d’une manière ou d’une autre.
C’est la seule question qui ne peut être éludée durablement, que la réponse apportée conduise à chercher la mesure du néant pour l’approche matérialiste où à celle d’imaginer un monde aux contours incertains pour de nombreux religieux ou spiritualistes. Faire l’économie de traiter cette problématique consiste à s’appliquer à perdre son temps et donc sa vie dans la vacuité d’un quotidien constitué de fuites successives face à la réalité et de lâcheté. Régulièrement le décès d’une connaissance fait resurgir la question : « Et moi ? »
En ce joli jour, je vous souhaite de méditer de manière apaisée sur votre fin de vie, autant dire le meilleur, j'ose ici le dire.
Pourquoi ici et maintenant ?
Il n'y a qu'ici et maintenant que nous pouvons faire la rencontre avec la part sublime de notre être que nous avons tendance à chercher ailleurs. Cette rencontre n'est possible que si nous sommes 100 % dans le présent et en pleine présence à nous-même.
Nous avons la tentation permanente de nous projeter dans le futur. Par voie de conséquence nous recevons les peurs ou les angoisses de perdre le contrôle de ce qui va arriver. De voir notre toute-puissance altérée. La peur conduit certaines glandes à secréter des poisons que le corps va devoir éliminer.
Nous passons aussi beaucoup de temps dans le passé à regretter ou à contacter la colère de n'avoir pas réussi dans nos actions ou dans nos paroles comme nous l'espérions. La colère conduit aussi à la production de poisons qui épuisent l'organisme pour les éliminer.
Etre ici et maintenant, en ce lieu, en ce moment présent, ne pas fuir, ne pas se projeter. Ecouter ses sens, laisser le mental aller vers le repos. Le ramener avec bienveillance dès qu'il s'écarte ou cherche à s'évaporer. Respirer lentement, profondément, accueillir notre propre présence. La douceur s'installe, la paix peut se propager dans nos cellules et autour de nous.
Prenons l'habitude de consacrer quelques minutes par ci, par là pour nous recentrer, nous replacer dans l'écoute bienveillante de notre corps dans le présent. En pratiquant régulièrement, la paix s'installe plus vite et de manière plus durable. Ces instants nous deviennent précieux, ils sont nécessaires pour éveiller en nous une forme de jubilation, de joie intérieure qui vient des profondeurs de notre être et que l'agitation de notre vie et de notre mental nous rend habituellement inaccessible.
En ce joli jour, je vous souhaite de trouver le temps d'accueillir la paix et la joie, autant dire le meilleur.
Cultivons un idéal et connectons-nous à lui
Penons du temps chaque jour, quelques minutes suffisent pour nous connecter à notre idéal. Prenons ce temps pour nous, il va influencer positivement nos journées, notre vie. En quoi consiste cet exercice ? C'est très simple, il suffit de se poser, de se laisser emplir par le calme et la paix qui sont notre nature profonde. Fermons les yeux, ouvrons la porte au rêve éveillé. Entrons dans un monde idéal, où règne la joie simple d'être en paix, dans la concorde et l'harmonie.
Posons quelques simples postulats, les causes des conflits ont disparu, tout ce qui devait être réparé l'est, toutes les blessures sont guéries. Laissons nos fardeaux, peurs, peines et colères sur le seuil et entrons dans cette part de nous où est installée la tranquillité, où rien ne nous menace, où tout est beau, serein et bucolique.
Prenons place, ne résistons pas et laissons les images heureuses venir et se succéder sur l'écran de notre conscience. Laissons monter ces bouffées heureuses et allons à leur rencontre, admirons ces lieux paisibles. Nous n'y croiserons que des êtres bienveillants remplis de sagesse et de compassion. Il peut s'agir de proches que nous aimons bien, mais aussi au fur et à mesure de la pratique de cet exercice de personnes que nous n'apprécions pas dans la vie courante. Ne laissons pas notre ego gâcher la fête, restons conscients qu'ici nous ne croisons que des personnes bonnes et positives. Accueillons-les comme des amis et partageons la joie d'être ensemble. Il en est de même si un de nos problème de la vie ordinaire venait tenter de polluer ce monde idéal, il suffit de le renvoyer gentiment car sa place n'est pas ici.
Ce travail régulier habitue votre ego à rechercher plutôt la paix que d'avoir raison, à prendre conscience que l'énergie des conflits est essentiellement celle que nous y mettons au détriment de notre paix intérieure.
Ce travail a un effet très positif sur nous et sur ce qui nous entoure, il prépare efficacement les conditions pour la paix et l'harmonie en nous et assainit l'éther réflecteur dans lequel nous sommes baignés, où se passent nos rêves et dans lequel circulent nos pensées.
En ce joli jour, je vous souhaite de vous connecter souvent à votre idéal, autant dire le meilleur.
L'effet rebond, un des pièges du cerveau humain
Cet effet a pour caractéristique l'ajustement quasi-automatique de notre attitude lorsque nous modifions notre environnement. Il échappe souvent à notre conscience, d'où sa redoutable efficacité. Il ruine pourtant une partie de nos efforts. Prenons quelques exemples de la vie courante. Vous faites mieux isoler votre logement, de ce fait vous vous habillez moins chaudement et chauffez autant. Le bénéfice attendu n'est pas là, il est consommé par le changement d'habitudes. Vous achetez une voiture suréquipée en dispositifs de sécurité, rapidement, votre niveau d'attention baisse. On peut dire que le niveau d'inattention augmente sérieusement, réduisant presque à néant le progrès sécuritaire revendiqué (un chauffeur de taxi m'a montré les photos de ses vacances et de la chasse au rat dans sa cave tout en conduisant, avec des pointes à 110 km/h sur la francilienne surchargée, sa voiture dernier cri sécuritaire en se retournant sans arrêt pour me parler).
Paradoxalement, plus nous avons des moyens de transports rapides, plus nous allons loin et plus nous passons de temps dans les transports, plus nous avons de temps libre et plus nous nous dispersons...
Il en est ainsi du cerveau humain, sa manière de tirer profit des améliorations est prétexte à décaler le niveau d'exigence. C'est l'effet rebond qui neutralise une partie de nos efforts.
C'est le même processus qui se déroule sur le plan spirituel. Soyons méfiants vis à vis des raccourcis que va faire notre cerveau pour éviter les efforts et nous faire croire que le but est soit atteint, soit inatteignable. Par exemple, la frontière peut être franchie au-delà de la compassion et devenir coupable complaisance. De même si l'on n'y prend garde, la bienfaisance peut se transformer en condescendance. Restons vigilants sur la façon dont notre mental rebondit de manière contre-productive face à nos efforts sincères de bienveillance.
En ce joli jour, je vous souhaite de prendre conscience des mécanismes de l'effet rebond, autant dire le meilleur.