Oui à la vie, oui à la joie
On nous apprend que la vie serait une lutte permanente. Nous serions des loups parmi les loups. Foutaises ! Il ne s’agit pas de la vie mais de ce qu’y projette l’ego avec ses peurs. Lutter est le meilleur moyen de ne pas laisser la vie s’écouler en paix en nous. Ou plutôt un moyen certain de se tenir à l’écart d’elle et de la joie qu’elle procure quand on la laisse nous guider. Par peur de manquer et de mourir, on n’hésite pas à priver les autres du minimum dont ils ont besoin pour accumuler un maximum dont nous n’avons aucun besoin. La moitié de la planète crève de faim pendant que l’autre moitié possède des congélateurs pleins d’une nourriture qui ne sera jamais mangée. Ils font penser à ces écureuils qui enterrent des noisettes partout et qu’ils ne retrouveront jamais. Il y a mieux à faire de notre présence ici, nous aurons des comptes à rendre.
La vie en nous reconnait la vie chez les autres et vibre en harmonie avec la vie en eux. Tant que nous n’avons pas cette sensation au contact des autres, nous ne sommes pas en lien avec notre être profond, avec la vie. Nous sommes survivants, en lutte, mais pas dans la vie. La résonance avec les autres est permanente, joyeuse. II ne dépend que de notre posture de lui laisser la place et d’être dans la joie de côtoyer chez les autres la pulsion de vie qui soutient tous les êtres vivants animés (humains, mammifères, oiseaux…). C’est la clé du bonheur perpétuel. Assistez à une séance avec Amma où elle offre le darshan (embrassade type "hug") lors de son prochain passage en France et vous aurez une idée de ce qu’est voir et aimer la pulsion de vie chez tous les autres êtres.
La première de nos erreurs est de croire que nous devons diriger notre vie et la protéger. Elle est notre bien le plus précieux sur cette terre et après. Elle est très profondément attachée à nous, c’est elle qui nous protège et non le contraire. Elle nous aime tous inconditionnellement, sinon, elle n’accepterait pas ce que nous lui faisons subir. Elle est la racine de notre présence. Elle est la présence.
La confusion est grande à son sujet. La vie n’est pas notre corps ni notre mental, encore moins nos émotions que certains confondent avec le cœur. Le travail spirituel dont on parle ici consiste à aller vers la vie, à accepter que soit elle qui se manifeste. Que notre volonté cesse d’en détourner le flux au profit minable de notre ego qui la gaspille en occupations futiles qui ne sont que des fuites face à notre peur de mourir. Comme nous pensons que mourir c’est perdre la vie, nous croyons lutter pour la vie en s’accrochant aux désirs de nos corps physique ou émotionnel et en se confondant avec eux.
Nous demandons toujours plus de preuves d’amour à la vie. Certains se mettent en danger pour se prouver que la vie ne les abandonne pas quelle que soit la bêtise qu’ils font. La recrudescence des sports extrêmes est un exemple du niveau de déconnexion avec la source de vie. Pourquoi se violenter autant alors que ce qu’ils ressentent est bien peu à côté de ce que la vie a à leur offrir. Il n’y a que l’ego qui soit nourri dans ces vains exploits.
La vacuité que nous avons à rechercher n’est pas celle de nos motivations pour agir. La vie a mieux à faire avec nous que nous sauver et nous soutenir malgré nos actes irresponsables envers elle. Il s’agit du vide de nos pensées et de nos sensations. Laissons au repos notre mental et notre cœur, arrêtons avec la peur de ne pas contrôler et de pas être aimé. La pulsion de vie en nous ne tardera alors pas à prendre la place et à nous faire savourer sa présence.
Il ne dépend que de nous de la sentir. Aucune condition extérieure, aucune situation n’est une excuse suffisante pour ne pas y arriver. Seules nos peurs et notre volonté de contrôle nous privent de cette qualité de vie au prétexte de nous protéger et de la préserver. Nous sommes seuls responsables de cette déconnexion et de son maintien à l’écart de notre champ de conscience.
Poursuivons notre travail de réintégration, laissons-nous guider par notre désir de paix intérieure, par cette joie profonde qu’elle provoque lorsqu’on laisse la pulsion de vie s’occuper de nous qui sommes ses petits enfants à qui elle pardonne tout. Je vous propose d’avancer encore sur la voie de la simplicité, de cesser de chercher à l’extérieur de vous ce que vous n’y trouverez jamais puisque c’est en vous, avec vous, en permanence.
Simple ne veut pas forcément dire facile, surtout pour notre ego et pour notre cœur qui ont tellement peur de disparaître dans ce processus qu’ils nous persuadent de ne pas y aller. Prenez un temps pour vous, laissez-vous écouter ce que vous avez à ne pas vous dire, percevoir ce que vous avez à ne pas ressentir. Accueillez la vie qui vous anime, allez à votre propre rencontre. Vous mesurerez votre avancement en constatant l’évolution de votre regard sur les autres. Un jour vous serez en harmonie constante avec eux. En fait il n’y a qu’un seul étalon de mesure du niveau spirituel d’un être, c’est sa capacité à accueillir tous les autres êtres vivants (y compris les humains), à y reconnaître et à respecter la pulsion de vie en eux. Sa capacité à ne pas confondre désir et plaisir. Le désir remplit notre être d’énergie, le plaisir l’épuise.
En ce joli jour, je vous souhaite d’accepter la simplicité et d’y trouver cette qualité de paix, ce contact avec votre être profond, autant dire le meilleur.
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