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“Lorsque quelqu'un te met en colère, sache que c'est ton jugement qui te met en colère. ” Epictète

 

Voici un joli pas vers la connaissance de soi. Ce que nous révèle Epictète ici est que la colère est un sujet personnel, elle ne dépend que de nous. Ce passage en mode agressif vers autrui ou vers une situation ne dépend que de nous. Nous pourrions penser que c’est la situation qui nous met en colère, que cette réaction est légitime et normale. Elle est habituelle et a un rôle social mais si nous observons bien la situation qui nous met en colère ne dépend que de notre interprétation des faits et de notre histoire personnelle. Elle révèle les blessures toujours ouvertes, nos faiblesses et non notre force contrairement à ce que l’on cherche à montrer. La colère est un moyen de notre ego d’éviter de se confronter à nous-même et de renvoyer le trouble vers l’extérieur.

Cette stratégie est épuisante pour tout le monde et en général place tout le monde dans l’ego et il doit y avoir « un gagnant ». Cette stratégie est déplorable car elle chasse notre être intérieur aux tréfonds de nous et diffuse de nombreux poisons qu’il va falloir assimiler.

Cette posture n’est pas juste. Nous ne devons pour autant pas nous opposer frontalement à la colère qui nait. Le meilleur service à nous rendre et aux autres consiste à observer l’origine en nous de cette pulsion. Pourquoi cette situation nous irrite tant ? Nous avons plus à gagner à nous mettre en retrait et à observer ce qui se passe. Passons alors du jugement à la bienveillance envers nous, juste quelques instants.

Ce décalage suffit à suspendre l’élan dévastateur. L’énergie reflue sans dégâts, sans amertume. La blessure qui a causé la réaction colérique est toujours là. Libre à nous alors de l’accueillir, c’est-à-dire de la reconnaître, de l’accepter. Alors le processus de réparation se mettra en place. Il n’y a rien à faire que de rester un spectateur neutre de l’auto-réparation. Une fois qu’on l’a identifiée et désinfectée, une plaie va cicatriser d’autant mieux qu’on laisse le processus naturel de reconstruction à l’œuvre. Moins on la bricole, mieux et plus vite la plaie cicatrise.

Encore une fois, les processus mentaux du travail spirituels consistent à identifier les blessures et ensuite à faire confiance aux processus naturels de réparation. Plus le mental veut contrôler, plus il dégrade la situation et la complique, aggravant les blessures qui deviennent alors obsessionnelles. Il nous faut cesser de ressasser toujours et encore nos petites peines personnelles sinon elles occupent tout le terrain et nous bloquent.

Je vous souhaite de porter un regard nouveau sur l’origine de vos colères, autant dire le meilleur.



24/01/2025
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