albarede

Dans ses pérégrinations dans un monde entre rêve et conscience plus ou moins modifié, en marge de ses méditations, Pierre est confronté régulièrement à des loups plutôt enragés qui en veulent à son intégrité. Quel est ce mystère, d'où sortent-ils ? Bien entendu il ne s’agit pas d’êtres extérieurs à lui. Ils sont sa propre production. Pierre projette, anime et donne vie à ses agresseurs. Il pressent la présence d’un maître à ces loups et cherche le contact avec.

Bien entendu ces loups ne sont qu’une manifestation de sa propre énergie sexuelle qui sous le coup de la frustration liée à l’incarcération cherche une issue. Le corps dit son angoisse et sa souffrance, même si la situation n’est pas propice à des relations sexuelles, cette force est là et cherche à se manifester. Plus la frustration est grande et plus les loups sont incontrôlables et agressifs. Pour autant, même dans un cas extrême Pierre est mordu par les loups, leur colère tournée contre lui est retenue par le fait qu’ils n’existent pas sans lui et qu’ils veulent continuer à vivre. Au paroxysme, souvent leur maître rappelle les loups.

Ces phases permettent de présenter sous forme de parabole les affres de la gestion de cette énergie par Pierre. Souvent, il sent que ces loups ont un maître. Pierre cherche à le rencontrer, veut échanger avec lui. Evidemment, le maître des loups que cherche Pierre n’est autre que lui-même, qu’une part de lui avec laquelle il ressent éperdument la nécessité d’entrer en lien conscient.

Une fois qu’il aura dompté cette force, les loups faisant acte de soumission, sa puissance va pouvoir se déployer. Un nouveau phénomène se produit alors, l’énergie de cette force s’écoule au-travers de Pierre. L’image de l’homme qui prend racine et devient arbre incarne le symbole de la circulation des énergies. En particulier de l’énergie sexuelle qui puise sa substance au cœur de la terre par le système racinaire profond. L’énergie brute est transmutée dans le système foliaire de l’arbre qui capte les énergies du cosmos. L’homme devient le réceptacle et le lieu d’échange entre les énergies de la terre et de celles du cosmos comme le permet sa colonne vertébrale dans sa position verticale. La force sexuelle se déploie autour du tronc à partir de sa base, comme les serpents du caducée d’Hermès, comme la Kundalini des indous.

Ainsi donc ces chapitres durant lesquels Pierre est tour à tour effrayé ou subjugué puis enfin apaisé correspondent à son travail de prise de contrôle de la force sexuelle pour la mettre au service du maître intérieur, de l’esprit. Elle sera l’aliment de sa transformation.