Le chapitre 10 "Ouverture"
Le chapitre 10 (nombre qui symbolise l'action du divin sur la matière) est celui de l'ouverture de la conscience et du contact avec les corps subtils rendu possible par la communion à l’état de veille avec l'âme et avec l'esprit. Il s'agit aussi du premier degré d'initiation, celui d'apprenti.
Pierre reçoit deux nouvelles lampes et une réserve d’huile. Ceci symbolise qu’il est en contact permanent avec ses trois composantes : corps, âme et esprit. Il a franchi un seuil et entre dans le domaine de l’irréversible. Désormais, ce qu’il a acquis ne lui sera plus retiré car il ne s’agit plus de possessions extérieures ou d'une domination sur les autres. Dans le chaos des ombres et des flammes dansantes, Pierre perçoit par analogie la profonde cohérence qui se cache à celui qui reste à la surface de sa vie.
C’est ce jour-là qu’un autre prisonnier est libéré. Il s’agit d’un parallèle avec la libération intérieure que vient de vivre Pierre. Il représente la liberté de l’esprit dont Pierre prend conscience à son contact mais qu’il n’a pas encore pleinement expérimentée. Il n’a pas tout vaincu et ses peurs surgissent à la moindre occasion pour l’empoisonner. Au début, Pierre ne comprend pas le mode de fonctionnement de l’esprit comme il ne comprend pas ce qui se passe avec l’autre prisonnier. La libération de l’esprit par le mental permet de l’observer en conscience, ce qu’il fait échappe à notre logique terrienne de base, d’où le trouble de Pierre en sa présence et l’incompréhension dans laquelle il est du comportement du prisonnier libéré.
Ici Pierre réalise qu’on joue à une sorte de jeu avec lui, le gardien qui ne lui a jamais adressé la parole et qui n’a jamais répondu à ses appels de détresse n’est ni sourd ni muet. Il est même d’une relative jovialité dans ses échanges feutrés avec prisonnier libéré qui n’est pas parti et reste ici comme s’il était en compagnie d’un vieux copain.
Pierre se remémore ce que sont les Toulkous, c’est bien entendu en lien avec sa renaissance et sa prise de contact avec son propre esprit que concrétise l’ouverture dont il est question ici. Il s’agit de l’ouverture à l’esprit à qui un accès est donné dans le champ de la conscience éveillée.
La scène du trempage de l’orge ouvre une symbolique riche : tout d’abord le lavage à l’eau pure des grains qui représente l’évacuation des fautes, miasmes et des scories du corps éthérique de Pierre. Ensuite un tri est fait pour récupérer le bon grain, puis il est mis à fermenter. Ici cette céréale produit l’alcool à elle seule et incarne la communion, partage du pain et du vin qui est transposée en partage de la tsampa et du tchang. Le mariage des deux principes masculin et féminin qui concrétise le lien volontaire avec l’esprit et l’âme. C’est pour cela que le soir venu le gardien pose un verre de tchang sur le plateau du repas en plus de la tsampa. Pierre comprend que la rencontre avec le Rinpotché est un véritable tournant dans sa vie, la racine est là pour comprendre ce qui lui arrive. Mais comment expliquer ? Quels sont les liens ?
Voici deux ans qu’il est là, bien entendu, le chiffre deux représente l’équilibre des deux aspects masculin et féminin. C’est la clé pour entendre le message du maître qui lui revient en mémoire alors qu’il n’avait apparemment rien capté lors de leur rencontre sur le toit du temple. Le toit étant le symbole de l’élévation spirituelle, le maître montrait à Pierre le chemin de son élévation et l’assurait de son aide dans son parcours. Le mental de Pierre résiste encore mais l’ouverture se fait timidement quand même.
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