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Il nous est facile d’associer la compassion à des êtres exceptionnels, sœur Emmanuelle pour certains, le Dalaï Lama, Nelson Mandela pour d’autres. Nous pouvons aussi nous sentir pleins de compassion pour des êtres en souffrance, proches ou lointains.

Aujourd’hui je vous propose un nouveau regard sur la compassion, une nouvelle ouverture dans le quotidien de nos relations humaines. Portons notre attention sur ce que nous nommons défauts chez les autres. Une première évidence, un défaut se constate parce qu’il est observé. Ensuite notre attention sera retenue par ce en quoi ce défaut nous interpelle, par ce en quoi il nous touche. Pourquoi nous jugeons l’autre ou nous-même en cet instant, sans verbaliser de réponse, rester avec la question suffit à nous élever en nous.

Deux choix sont possibles :

- il nous touche parce que tellement semblable à nos propres défauts, il nous est difficile d’en accepter la manifestation chez l’autre ;

- il éveille une vieille souffrance qui remonte à la surface de notre présent et nous pollue.

Dans tous les cas, inutile d’en chercher l’origine, simplement, faire preuve d’humilité et accueillir ce qui se passe en nous. N’intervenons pas en réaction, posons-nous dans notre refuge de paix intérieure, d’observateur neutre et bienveillant. Reconnaissons à l’autre le droit de contenir en lui cette parcelle d’éternité et de paix avec laquelle nous cherchons le contact. Alors le poison du jugement se dilue et nous engageons le processus de guérison de cette blessure en nous ou par résonance de ce défaut en nous et chez l’autre.

Ceci est le chemin de la compassion agissante qui s’écarte du jugement et de la riposte. Paradoxalement c’est en suspendant l’action, la réaction que va s’exprimer en nous le courant de vie sous forme de compassion.

Je vous souhaite de vivre la compassion agissante, autant dire le meilleur.