albarede

Nous vivons dans l'illusion de la permanence des êtres et des choses. Il s'agit là d'un réflexe pour cacher la peur de la mort. Si tout dure indéfiniment, alors nous allons durer indéfiniment. Nous avons un sentiment ancré profondément d'être éternels. Certes une part de nous l'est, mais cette part n'est pas cristallisée dans une forme. Notre corps tout comme nos productions ou même la nature qui nous accueille sont provisoires. La vie vient régulièrement nous rappeler à l'ordre par le décès d'un ami, d'un proche, la destruction de nos oeuvres, la perte d'une situation, un divorce. Rien ne nous est acquis, tout n'est que provisoire. 

Personne et rien ne nous appartient, aussi à la fin de cette vie, nous n'amenons rien avec nous d'autre que ce que nous avons vécu. Nous n'emportons exclusivement que l'amour et les peines que nous avons donné. Lors de la pesée de notre coeur nous prendrons la pleine mesure du résultat de nos actions, la mise en balance du résultat de nos actes sur l'état des autres êtres vivants dans leur intégralité.

Reine de l'illusion, la société de consommation nous maintient dans l'illusion des possessions matérielles, de plaisirs et de désirs fabriqués de toute pièce pour nous éloigner de nous-même. Je pense que ce que redoute le plus le système actuel c'est cette prise de conscience de la vacuité des buts ridicules qu'elle nous conduit à viser au travers de la possession d'objets ou d'êtres.

Ne perdons pas de temps dans l'accumulation et acceptons la pulsion première d'amour qui se manifeste en nous. Ne la laissons pas suivre les sillons creusés par la publicité et le conditionnement qui finalement ne conduisent qu'à la frustration. Une fois l'objet obtenu, nous ne sommes pas plus heureux et le besoin d'un autre se fait sentir rapidement. C'est normal car la pulsion est toujours là et ce n'est pas d'objets qu'elle a besoin pour être satisfaite. Cette envie de tout posséder vient du plus profond de notre être, c'est l'idéal de notre âme qui veut se déployer pour embrasser l'univers entier et tous les êtres qu'il abrite. 

En réalité, nous possédons déjà l'univers et nous sommes liés à tous les êtres vivants, seulement en écoutant nos peurs, nous avons fermé l'accès à ce bonheur extatique que procure cette conscience. Notre comportement social actuel génère la souffrance, la haine et la douleur autour de nous. Sortons de ce cercle vicieux, acceptons le droit au bonheur de tous les êtres. Tout ce qui fait obstacle au droit au bonheur d'un seul être est source de souffrance pour les autres. Le bien-être matériel écarte la faim et certaines maladies, il génère les névroses, les souffrances psychiques et renforce la peur de la mort qui concrétise l'inutilité de notre travail d'accumulation. Nous laissons là tout ce qui est impermanent et poursuivons avec nos seuls acquis qui sont le résultat de nos actes et l'amour que nous avons été capables de donner. Ne soyons plus dupes de l'illusion et prenons conscience de ce qui est impermanent et de ce qui ne l'est pas.

En ce joli jour, je vous souhaite de manifester l'amour inconditionnel, autant dire le meilleur