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Réflexion sur le chemin

Louis Claude de Saint Martin alias « le philosophe inconnu » a suivi les enseignements d’une lignée de maîtres chrétiens. Il a pris le temps de structurer une démarche et a formé des disciples qui ont créé à sa suite le « martinisme » qui a poursuivi la lignée de maîtres. Une autre fois peut-être j’en dirais davantage sur ses prédécesseurs ou sur ses successeurs. Aujourd’hui j’ai envie d’ouvrir et de développer un peu un sujet de méditation sur la base d’une évidence qu’il a proposée. Entrons dans le jeu de construction dans lequel il nous invite par analogie.

« Quand la clé a été posée en haut de la voûte, les échafaudages sont devenus inutiles. »

Le travail du disciple s’apparente pour lui à la construction d’un bâtiment, une cathédrale, un temple. Et ce temple à édifier est l’homme régénéré dont Louis Claude de Saint Martin parle dans ses œuvres. Au cours de l’édification, nous ajoutons des matériaux, des pierres à dégrossir et à tailler et du ciment pour les lier. Le temps de séchage des ciments à base de chaux est long et il nécessite de construire relativement peu au même endroit et de passer à un autre endroit de l’édifice. En effet, il serait dangereux de ne monter qu’un seul mur jusqu’au plus haut et de ne pas construire les autres. En cas de vent fort, ce pan de mur ne bénéficierait pas de l’appui de la charpente ni de celui des autres murs, il risquerait fort de s’abattre.

On voit ici la nécessité de tout maintenir en chantier dans le travail de transformation alchimique de notre matière brute sous peine de ne travailler pour rien. Ceci a pour objet de retenir le zèle du débutant qui lorsqu’une porte s’entrouvre s’engouffre dans l’ouverture et risque de se perdre sans avoir été suffisamment préparé au préalable.

Il y a aussi des constructions intermédiaires qui sont strictement nécessaires mais qui ne feront pas partie de l’édifice final comme le chantier de taille des pierres, le chantier de préparation du mortier, et les échafaudages. Autant d’outils et de moyens sans lesquels il serait impossible de construire mais qui doivent impérativement disparaître en fin de chantier.

Le disciple doit accepter qu’une grande partie des pratiques, rituels et exercices n’ont eu pour seul but que de lui apprendre à se passer d’eux une fois le travail de préparation terminé. Un nouveau travail démarre, mais il ne peut démarrer que si l’édifice est désencombré des outils du chantier.

La voûte n’a de valeur et d’utilité qu’une fois l’échafaudage démonté. Il faut avoir confiance dans son travail et une fois la voûte terminée oser le démontage de l’échafaudage. Pour ramener l’analogie au disciple, une fois qu’il a atteint un palier de développement, il lui devient nécessaire de lâcher davantage encore. Le développement de la spiritualité a pour corolaire le dépouillement de croyances qui si elles nous ont aidés à nous construire sont devenues des obstacles à la poursuite du chemin.

Nous passons notre vie à construire des raisonnements, des rituels, des stratégies qui sont autant d’échafaudages qu’il nous faudra un jour démonter pour pouvoir avancer. Ils auront été utiles mais on ne doit pas avoir de nostalgie et s’en séparer pour retrouver la légèreté nécessaire. Régulièrement, il nous est donné de poser la clé de voûte dans les constructions que nous réalisons, c’est chaque fois le temps de démonter les échafaudages qui ont permis d’y arriver.

En ce joli jour, je vous souhaite le meilleur

 

 



06/03/2016
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