albarede

Dans la constitution de l'humain, l'ego est une composante fondamentale. Nous l'avons construit avec notre besoin d'exister, de nous protéger de l'adversité pour vivre heureux et être aimé. C'est une construction réactive, une résultante de notre histoire et de nos stratégies de survie.

Pour imager son rôle et son comportement je vais utiliser l'analogie du chien et de son maître (à comprendre avec les limites de ce qu'est une analogie : une image qui accompagne un raisonnement).

L'ego est dévoué à son maître, l'accompagne et garde son territoire. Comme le chien laissé à lui-même derrière la clôture, il aboie pour conjurer sa peur en essayant de la donner aux autres. Il a besoin en permanence d'être rassuré pour calmer ses peurs.

Le chien ne doit pas être "le patron" de la relation avec son maître, il ne doit pas non plus être abandonné à ses pulsions, son maître doit prendre soin de lui et l'accompagner.

L'ego est à la surface des choses, à la périphérie, dans l'agitation. Il a peur de disparaître quand vient le silence. Même pendant la méditation il fait son numéro en employant des stratégies lui permettant de ne pas se confronter à l'être intérieur.

Comme l'ego juge en permanence, sachant ses errements, il a peur du jugement des autres mais aussi et surtout du jugement de l'être intérieur au-travers de sa conscience.

Le travail spirituel commence lorsque nous rejoignons en nous le territoire de la neutralité, quand nous arrêtons de juger toutes les situations et toutes les personnes qui nous entourent (nous ne confondons bien entendu pas neutralité et complaisance). La neutralité bienveillante est le chemin de la paix intérieure qui tout en préservant l'ego va permettre qu'il partage avec l'être intérieur et laisse la pulsion de vie s'exprimer sans la polluer ni la dévier. En croyant se protéger, l'ego détourne la joie extatique et la paix que la pulsion de vie émane en nous en permanence. Le fondement du travail spirituel consiste à accepter la vie et à cesser de lutter contre elle et contre les autres êtres. L'ego est le meilleur outil pour le faire, mais pour y arriver, avec patience et amour, nous devons l'éduquer, le nourrir sainement, le reconnaitre et le guider. Ce n'est pas lui qui doit diriger, il doit trouver sa place juste.

En ce joli jour, je souhaite que vous soyez en paix avec votre ego et qu'il soit au service de votre être intérieur, autant dire le meilleur.