albarede

S'agit-il de tout laisser faire sans intervenir ? de démissionner de toute conviction ? de verser dans la complaisance et la mollesse ? de devenir totalement passif ? Ce serait une erreur de le penser. Le lâcher prise est au contraire une attitude active réclamant une grande maîtrise de soi. Mais au fait, quelle est la prise qui doit être  lâchée et par qui ?

L'observation de nos modes de fonctionnement nous enseigne que depuis notre naissance, nous n'avons eu de cesse de vouloir dominer et asservir le monde à notre volonté. Très tôt, nous avons installé un désir de toute puissance orienté vers le service de notre ego en construction. La racine de ce désir est le souvenir de la présence de la source de vie, la pulsion de vie qui nous anime. Au lieu de laisser diffuser le flux qui nous inonde, par peur de le perdre, nous le bloquons dans l'espoir de le garder, ce qui est impossible. On ne peut pas stocker le flux de vie tout comme on ne stocke pas la lumière.

Toutes nos stratégies dans ce sens sont vaines. Elles nous sont nuisibles parce qu'elles ferment les canaux par lesquels ce flux doit passer. Alors, rompant les digues, il passe ailleurs en créant des désordres et des maladies. Le développement harmonieux de notre être implique l'abandon de la recherche de contrôle et de pouvoir sur les êtres et sur les évènements. Notre orgueil nous place dans l'illusion que sans notre savoir et sans notre volonté, les évènements ne se dérouleraient pas convenablement. Voilà encore et toujours la toute puissance en action. C'est elle qu'il faut lâcher car elle est l'instrument du détournement de la pulsion de vie en voulant la diriger et la garder pour soi.

La vie sait mieux que nous ce qui est bon pour nous et pour chacun. Ce qui la rend compliquée et donne un sentiment d'injustice, ce sont nos interventions pour la maîtriser.

En ce jour je vous souhaite de réussir à lâcher prise, autant dire le meilleur.