albarede

"La souffrance est une condition de compréhension de notre bonheur.
Il faut donc savoir apprendre de la souffrance,
il faut savoir se servir de la souffrance pour toucher l’énergie
de la compassion, de l’amour, de la compréhension." Siddhartha

Cet extrait des enseignements de Siddhartha, le Bouddha peut surprendre les occidentaux qui n'envisagent que ce qui va les rendre heureux et imaginent que la voie spirituelle est sans douleur. Notre présence sur terre commence par l'accouchement. Nous en avons l'image d'un moment joyeux et fêté, pourtant, il contient une souffrance extrême dont il est heureux que nous l'ayons oubliée. Siddhartha est davantage que simplement pragmatique, il nous révèle que rien dans la vie n'est un motif pour s'éloigner de la compassion. C'est même le contraire, il nous enseigne que tout y conduit. La souffrance nous permet par différence d'apprécier le bonheur quand il est là. Sans rechercher ce qui nous fait souffrir, acceptons en la manifestation. La souffrance a sa racine dans notre refus de la manifestation de ce qui la provoque, elle tire une grande part de son énergie de nos efforts pour lui résister ou pour la fuir.

Nous voulons supprimer la douleur, mais c'est notre corps qui nous parle et au lieu d'accueillir son expression, nous luttons contre lui, c'est à dire contre nous-même. Il y a forcément beaucoup à y perdre. La compassion, ce n'est pas seulement d'être ému par la souffrance des autres, c'est de reconnaître la notre et de l'accueillir. Notre souffrance nous apprend à contacter directement nos cellules qui nous interpellent. Dans ces moments-là notre corps nous parle (souffrance physique ou psychique). Que faire alors ? Se poser, laisser notre ego se calmer, se rassurer dans la situation de souffrance. Dans cette position, se mettre à l'écoute de soi, se laisser aller à la compassion envers son corps, envers ses cellules, les aimer comme elles nous aiment. Oui, nos cellules nous aiment éperdument, c'est cet amour qu'elles ont pour nous qui nous maintient en vie. La cohésion de notre corps vient de cette fraternité entre nos cellules. Si seulement pendant quelques instants par jours nous prenons le temps de leur être reconnaissant pour cet amour, notre vie sera transformée. Il y a là un amour, une science inouïs. Le plus souvent nous cherchons ailleurs, à l'extérieur ce qui ne s'y trouve pas puisque c'est en nous.

Durant notre incarnation, tout ce qui nous rappelle à notre corps est la voie de la compassion et de l'amour, y compris la douleur et la souffrance. Nous ne pouvons pas comprendre grand chose du monde extérieur tant que nous n'avons pas fait la paix avec nos propres cellules. La souffrance nous est offerte pour nous rappeler à notre corps, pour nous enseigner la compassion, pour nous faire contacter l'amour de nos cellules envers nous. Elle nous aide à comprendre viscéralement les enseignements de la vie. Elle est un chemin vers la compassion, la manifestation de l'amour. (Il y a là quelque chose en harmonie avec le chemin de la réintégration des êtres qui est le plus haut degré de l'alchimie).

En ce joli jour, je vous souhaite le meilleur : trouver le chemin de la paix intérieure.