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"Ce n'est pas après les idées neuves que nous devons aspirer" Louis Claude de Saint Martin

La citation complète est : "Ce n'est pas après les idées neuves que nous devons aspirer, c'est après le sentiment toujours neuf des mêmes idées"

La recherche de la nouveauté et du changement est le meilleur moyen de ne pas aller sur le chemin. Même au prétexte d'aller chercher une nouvelle méthode, une nouvelle technique pour avancer. La vie est foisonnante, elle nous a donné à tous les meilleurs outils, les meilleures capacités pour avancer. Au lieu de cela, nous papillonnons en chemin comme des petits Pinocchio qui suivent la moindre libellule et s'étonnent de s'égarer dans les marécages de leurs pauvres phantasmes. Partir à la découverte à l'extérieur de nous est plus facile que de se regarder en face et de voir notre haleine ternir notre image.

La nouveauté ne promet que la frustration de n'en être bien vite plus une. Ce qui est intéressant, c'est de se rendre à la racine de ce qui nous conduit vers la nouveauté : le désir. Explorons cette disposition dans laquelle nous sommes, l'élan qui nous saisit, l'énergie qui se présente lorsque pointe le désir, quelle que soit sa nature. Arrêtons nous et observons ce qui se passe en nous sans juger, sans expliquer, prenons une position de spectateur à la fois neutre et bienveillant envers nous-même. Eh oui, un peu de bienveillance pour soi, c'est un cadeau qu'on ne se fait pas si souvent !

Laissons l’énergie du désir diffuser sans la canaliser, sans intervenir, laissons la glande pinéale entrer en action et savourons ce qu'elle déverse en nous. Ensuite nous avons le choix d'assimiler et de conserver cette énergie ou de la dépenser en allant dans la recherche d'assouvissement du désir. Paradoxalement, le désir contenu nous rend plus heureux que la possession de l'objet ou le but désiré. En effet une fois le but atteint, l'objet possédé, le désir renait et nous propulse vers un autre objectif tout aussi dérisoire que le précédant et qui n'est pas de nature à combler ce qui provoque le désir en nous.

Quand Louis Claude de Saint Martin décrète que seul l'homme de désir peut avancer, il exprime ce fait que celui qui sait se connecter à ce centre du désir en lui en permanence se développe et avance dans la connaissance de lui-même qui est la seule qui vaille. Ainsi ne cherchons pas dans la nouveauté ce qui n'y sera jamais. La frustration est ce constat d'échec que nous ne sommes pas capables de gérer les énergies qui nous traversent, intuitivement nous en sommes conscients d'où la colère et de nombreux autres sentiments négatifs qui en découlent. Dans ce qui est proposé ici, ne pas abonder à un désir n'est pas se frustrer, mais entrer en contact avec ce qui le provoque en conscience. Surtout, on ne juge pas la nature du désir, il n'y a pas de bon ou de mauvais désir à ce stade, juste une pulsion à sentir se manifester.

Regardez ce que vous possédez, vos connaissances... d'un œil nouveau, retrouvez du désir dans les petits gestes du quotidien. Chacun est l'occasion d'un émerveillement, d'un profond et sincère contact à soi. L'essentiel du travail spirituel s'effectue dans les plus petites tâches quotidiennes. On peut méditer, avoir des pratiques, se concentrer, s'identifier... mais c'est peu à côté de marcher en étant connecté à soi, faire la cuisine, balayer, conduire sa voiture en conscience et à l'écoute de ce qui précède le désir en nous.

Je vous souhaite cette rencontre avec la source du désir qui vous habite, autant dire le meilleur.



29/10/2016
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