albarede

Chacun a ses sujets d’agacement, ses raisons légitimes de se mettre en colère. En fait non, il n’y a pas de colère légitime. Mais l’injustice ! Direz-vous.

Regardons le processus et ce qui motive nos colères. La colère est un réflexe primal, elle prend naissance dans nos tripes lorsqu’une situation ou une personne entrave notre volonté de toute puissance. C’est une voie de fuite ou de conquête face à une situation ou une personne que nous ne maîtrisons pas et va dans une direction que nous ne souhaitons pas.

Quand elle s’installe en nous, elle nous submerge et l’ego se déploie, épuisant toutes les énergies qu’elle peut utiliser, toutes les ressources auxquelles elle a accès. C’est une force strictement destructrice qui vise à asservir les évènements ou les autres à notre volonté.

Analysez sincèrement les motifs de chacune de vos colères, plus on évolue, plus elles se drapent de respectabilité et se cachent derrière de nobles motifs. La colère conduit à la confrontation, elle est l’ennemie de la fraternité et le contraire de la compassion. Elle est la force contraire sournoise qui dévie la trajectoire du disciple et le fait régresser. Après la colère, il n’y a que des perdants, y compris ceux qui croient avoir tiré profit de cette colère.

A la fin d’un accès de colère, le cerveau est dévasté, le plexus solaire noué et le corps empoisonné par de nombreux poisons et il faudra des heures ou des jours pour les éliminer. Le pharynx est bloqué, limitant drastiquement les flux énergétiques vitaux.

Lorsque les conditions d’une nouvelle colère se présentent. Si vous le pouvez, ne vous laissez pas submerger. Observez-vous, regardez ce qui réagit en vous, d’où vient l’élan. Sans forcément chercher à y répondre portez en vous la question : Pourquoi cette pulsion destructrice prend naissance en moi ?

Vous ne mettrez pas de suite fin aux colères ou aux pulsions qui conduisent à la colère, mais vous verrez quelle est votre part de responsabilité à lâcher cette énergie négative. Soyez conscient que cette énergie détruit toute forme de compassion et construit une relation délétère entre une victime et un bourreau, ce qui est le degré zéro de la relation humaine.

Quittez le jugement qui mène systématiquement à la colère, allez vers la compréhension et la compassion. Quittez l’orgueil qui vous pousse à croire que vous pouvez comprendre toutes les motivations, toutes les situations et pouvoir juger de ce qui est juste ou non.

Devenez un observateur neutre du monde qui vous entoure, ne vous laissez plus entraîner par le tourbillon de la colère. Laissez la compassion agir, elle est le courant de vie auquel s’oppose la colère.

En ce joli jour, je vous souhaite de prendre vos distances avec la colères, autant dire le meilleur.